Ce roman reflète les aspirations contradictoires de l’auteur, il en a joué pour les donner à son personnage principal en les tournant en dérision, car se moquer de soi-même apprend à vivre et à survivre aux rêves d’enfance. Tout y est : la cabane refuge de l’écrivain, les souvenirs de boxe, le trésor tombé du ciel, la copine bien aimante et mal amante, folle et géniale à sa façon, le copain presque fils droit venu d’un rêve ambigu, le bateau du voyage, les affreux très affreux avec lesquels se colleter et même le succès littéraire inespéré, mais tout cela avec un arrière-goût d’inachevé ou d’inaccompli, comme les espoirs que l’époque avait fait naître, faute de plus grands, faute de plus fous qui, tel un soufflé, sont retombés.
Narrateur et personnage principal, un écrivain las des “livres de flux” qui le font vivre et qui lui ont permis de restaurer la vieille maison où il va pouvoir enfin écrire vraiment, tout en achevant le bateau de ses chimères. Il a été aventurier, révolutionnaire boxeur : il veut la paix troublée de l’écriture et de la mer, mais rencontre les troubles nés d’une épidémie fascisante parce qu’une malle d’or volée aux affreux s’est échouée chez lui par hasard.
Auprès de lui, le jeune copain qui pourrait être son fils, avec sa femme, la délicieuse Mirabelle, dansent la joie, tandis que sa complice de toujours, Martine l’indécise, hésite entre vie et mort, cette mort que porte l’un des affreux devenu zombi. Malgré tout, ils navigueront et il écrira “Les Tribulations”.